L’angoisse chez l’adulte

L’angoisse chez l’adulte est un état émotionnel intense et désagréable caractérisé par une appréhension, une peur diffuse et un sentiment d’insécurité. Elle peut survenir de manière occasionnelle en réponse à des situations stressantes, mais chez certaines personnes, elle peut devenir chronique et interférer avec leur fonctionnement quotidien.

Les symptômes de l’angoisse chez l’adulte peuvent varier d’une personne à l’autre, mais ils peuvent inclure :

  1. Symptômes physiques : palpitations, tensions musculaires, sueurs, tremblements, sensation d’oppression thoracique, étourdissements, maux de tête, problèmes digestifs, troubles du sommeil, etc.
  2. Symptômes cognitifs : inquiétude excessive, pensées catastrophiques, difficulté à se concentrer, crainte de perdre le contrôle, anticipation négative, hypervigilance, etc.
  3. Symptômes émotionnels : peur intense, nervosité, irritabilité, agitation, sentiment d’imminence d’un danger, détachement émotionnel, etc.

L’angoisse peut être déclenchée par différentes causes, telles que des événements stressants, des traumatismes passés, des facteurs génétiques, des troubles hormonaux ou des déséquilibres chimiques dans le cerveau.

La prise en charge de l’angoisse chez l’adulte peut inclure différentes approches, telles que la psychothérapie, la gestion du stress, l’apprentissage de techniques de relaxation et de respiration, et, dans certains cas, l’utilisation de médicaments prescrits par un professionnel de la santé.

Il convient de noter que chaque personne est unique, et les expériences d’angoisse peuvent varier. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez éprouvez une angoisse persistante et perturbante, il est recommandé de consulter un psychologue pour obtenir une évaluation et un soutien appropriés.

L’angoisse chez l’adulte et la psychothérapie psychanalytique

L’angoisse chez l’adulte peut être explorée et traitée à travers une approche psychanalytique en psychothérapie. La psychothérapie psychanalytique se base sur les principes de la psychanalyse développée par Sigmund Freud et vise à explorer les aspects inconscients de l’angoisse ainsi que ses origines dans l’enfance.

En psychothérapie psychanalytique, le thérapeute encourage le patient à parler librement de ses pensées, émotions, rêves et souvenirs. Le processus de parole permet d’explorer les conflits internes, les désirs refoulés et les mécanismes de défense qui peuvent contribuer à l’angoisse. Le thérapeute cherche à comprendre les modèles de pensée et de comportement du patient et à les relier à des expériences passées, notamment les relations précoces avec les figures d’attachement.

L’angoisse est souvent considérée comme une manifestation de conflits internes et de désirs incompatibles qui sont refoulés dans l’inconscient. La psychothérapie psychanalytique permet d’explorer ces conflits et de les amener à la conscience, ce qui peut contribuer à une réduction de l’angoisse.

Le travail thérapeutique en psychothérapie psychanalytique peut prendre du temps, car il implique une exploration en profondeur de l’inconscient et de ses implications sur la vie actuelle du patient. Il vise à apporter une compréhension plus profonde de soi, à développer une plus grande conscience de ses motivations et de ses besoins, et à favoriser des changements durables dans la relation avec soi-même et avec les autres.

Il est important de noter que la psychothérapie psychanalytique peut être une approche intensive et exigeante, nécessitant un engagement et une régularité dans les séances. Il est donc essentiel de trouver un psychothérapeute formé en psychanalyse et avec qui vous vous sentez à l’aise pour travailler de manière approfondie sur l’angoisse et d’autres aspects de votre vie psychique.

Pour aller plus loin

Bref rappel historique du concept d’angoisse :

Ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du XIXème siècle qu’apparaît le concept d’angoisse dans le domaine de la pathologie. Jusqu’alors, on considérait les peurs irraisonnées comme une erreur de jugement proche du délire ou une expression, parmi d’autres, des passions tristes.

Un psychiatre français, Bénédict Morel (1809-1873) décrit en 1886 le « délire émotif » dont il attribue la cause à un désordre du système nerveux végétatif, trouble qui concerne l’ensemble des troubles anxieux et dépressifs.

Le concept de neurasthénie apparaît peu de temps après. Il désigne un état d’épuisement du système nerveux, des manifestations d’inquiétude psychique et de sensations corporelles diverses.

Sigmund Freud fut le premier à décrite la névrose d’angoisse et les différentes manifestations de l’angoisse : l’attaque d’angoisse, l’inquiétude chronique, les manifestations physiques de l’angoisse, les peurs phobiques et les obsessions.

À côté de cette névrose d’angoisse dans laquelle le symptôme angoisse est central, on notera l’existence d’une angoisse, comme symptôme auxiliaire, dans un nombre important d’autres altérations de l’état mental (états dépressifs, psychose aiguës, états schizophréniques, etc.).

Quelle soit vécue de façon isolée ou associée à des dispositifs de fuite comme la phobie ou de lutte comme les obsessions, l’angoisse présente des caractères similaires.

Définition du concept d’angoisse :

Dans les langues indo-européennes, les mots désignant l’angoisse sont dérivés du latin angustiae (resserrement) et du grec agônia (agitation de l’âme). Cette étymologie, exprimant une sensation tant physique que morale, est explicitement référée par Sigmund Freud.

L’angoisse est traditionnellement décrite comme une peur sans objet. Il faudrait ajouter : sans objet repérable comme tel par un observateur extérieur. Car le sujet pris par cet accès d’angoisse aiguë se vit comme étant en danger, parfois de mort imminente. Il s’agit donc d’un état affectif douloureux, d’une attente inquiète et oppressante, d’une appréhension de quelque chose qui pourrait advenir. Comme son étymologie l’indique, l’angoisse se manifestent sur le plan psychique mais aussi de manière physique : la respiration s’accélère, le pouls s’affole, la gorge se serre, les jambes se dérobent, les mictions urinaires et les diarrhées sont assez fréquentes.

Pourquoi parle-t-on d’une « peur sans objet » ?

On parle de peur sans objet dans la mesure où la définition habituelle de l’angoisse s’applique dans le cas de l’angoisse phobique. L’angoisse phobique apparaît comme une peur à la fois irrationnelle et excessive. Elle est en effet suscitée par des situations comme les espaces ouverts (agoraphobie, souvent associée à la peur de la foule), les espaces clos (claustrophobie), les hauteurs (acrophobie, qui s’accompagne souvent de vertiges), le tonnerre ou l’orage (astraphobie), les voyages (crainte le plus souvent liée à l’éloignement de chez soi), etc., ou des animaux comme les araignées, les serpents, ou encore certains objets. La liste peut être longue !

L’angoisse phobique apparaît donc hors de proportion avec le danger réel que ces situations, animaux ou objets représentent.